Respire, Marielle Macé (2023)

Notes à partir de Respire de Marielle Macé paru chez Verdier.

Notre existence ne tient pas à grand chose, si ce n'est à un mince filet d'air, à un mouvement de va et vient, inspire expire, où, comme le dit si bien Marielle Macé : "L'existence est ce fil très tenu que fait vibrer l'archet de la respiration".

S'arrêter à ça, juste ça, ce mouvement imperceptible, qui contient tout, qui imprime le rythme à tout vivant, donner recevoir, échange gazeux, qui fait de notre vie une vie atmosphérique en plus d'être terrestre. Terrestre par les végétaux qui nous rendent l'air respirable, après l'avoir produit, comme un déchet de leur propre respiration ; un grand poumon à ciel ouvert, qui pulse et nourrit la planète. Les végétaux étant eux-mêmes constitués de ces poussières d'étoiles propulsées dans le cosmos.

Respirer n'a l'air de rien, une fonction tellement banale dont est doté le vivant, qui se fait à son insu, sans y penser, pourtant, en s'attardant sur ce mouvement régulier, comme l'a fait Marielle Macé dans Respire, la vie prend des dimensions extraordinaires, à la fois céleste, cosmique, atmosphérique, terrestre, "le dedans et le dehors conversent, s'inspirent l'un l'autre dans le va-et-vient de mon souffle...", et cette petite chose de rien du tout qu'est la respiration, devient l'exact lieu où je m'accomplis.

CR