Contre l'amour
Mar 9 Aoû - 20:28
Extrait de L'Âne mort de Jules Janin : Henriette, une jeune femme séduisante, se trouve à la morgue, devant le cadavre du jeune homme qui lui vouait un amour fou. Voici ses pensées :
"Et en effet, le malheureux insensé! le croiriez-vous? Il s'était tué pour cette femme. Il avait été dans les mains de cette femme le premier jouet de sa beauté, et elle l'avait brisé comme fait l'enfant à qui chaque lendemain rend le jouet brisé la veille. Il y a toujours ainsi, dans la vie de chaque femme, un malheureux dont elle abuse sans pitié, sans miséricorde, sans reconnaissance, et bien souvent c'est celui-là même qui l'aurait le plus aimée. Ainsi avait fait ce malheureux suicidé. Il avait rencontré cette femme, et il l'avait tout d'un coup trop aimée, comme on aime. (...) Il l'avait vue dans sa beauté virginale, et sous ses formes si pures il avait cru trouver une âme. L'âme s'était enfuie, et lui, il était mort. Elle ne dit donc pas autre chose que ces mots : C'est lui! et désormais, bien assurée d'être ainsi délivrée de ce grand amour et de cet immense dévouement, elle parut respirer plus à l'aise ! — Il ne sera plus là pour l'aimer, Dieu merci!" (pp. 72-73)
"Et en effet, le malheureux insensé! le croiriez-vous? Il s'était tué pour cette femme. Il avait été dans les mains de cette femme le premier jouet de sa beauté, et elle l'avait brisé comme fait l'enfant à qui chaque lendemain rend le jouet brisé la veille. Il y a toujours ainsi, dans la vie de chaque femme, un malheureux dont elle abuse sans pitié, sans miséricorde, sans reconnaissance, et bien souvent c'est celui-là même qui l'aurait le plus aimée. Ainsi avait fait ce malheureux suicidé. Il avait rencontré cette femme, et il l'avait tout d'un coup trop aimée, comme on aime. (...) Il l'avait vue dans sa beauté virginale, et sous ses formes si pures il avait cru trouver une âme. L'âme s'était enfuie, et lui, il était mort. Elle ne dit donc pas autre chose que ces mots : C'est lui! et désormais, bien assurée d'être ainsi délivrée de ce grand amour et de cet immense dévouement, elle parut respirer plus à l'aise ! — Il ne sera plus là pour l'aimer, Dieu merci!" (pp. 72-73)
Contre l'amour, Murat/Deshoulières
Sam 2 Déc - 9:21
Extrait (voir "Madame Deshoulières")
Antoinette Deshoulières se place aussi dans le sillage d'Ovide par ses conseils sur l'amour. Il se peut que la personne aimée en aime une autre ou encore qu'on éprouve les tourments de l'amour naissant. Les sentiments sont indémodables, et on peut retenir certains de ces vers, mis magnifiquement en musique par Jean-Louis Murat qui a fait connaître Madame Deshoulières à travers un album de 17 titres.
Morceau phare et ovidien : ce rondeau, "Contre l'amour", chanté par Isabelle Huppert incarnant la poétesse :
"Contre l’amour voulez-vous vous défendre ?
Empêchez-vous et de voir et d’entendre,
Gens dont le cœur s’explique avec esprit.
Il en est peu de ce genre maudit,
Mais trop encor pour mettre un cœur en cendre.
Quand une fois il leur plaît de nous rendre
D’amoureux soins, qu’ils prennent d’un air tendre,
On lit en vain tout ce qu’Ovide écrit
Contre l’amour.
De la raison il ne faut rien attendre :
Trop de malheurs n’ont su que trop apprendre
Qu’elle n’est rien dès que le cœur agit.
La seule fuite, Iris, nous garantit ;
C’est le parti le plus utile à prendre
Contre l’amour."
Antoinette Deshoulières se place aussi dans le sillage d'Ovide par ses conseils sur l'amour. Il se peut que la personne aimée en aime une autre ou encore qu'on éprouve les tourments de l'amour naissant. Les sentiments sont indémodables, et on peut retenir certains de ces vers, mis magnifiquement en musique par Jean-Louis Murat qui a fait connaître Madame Deshoulières à travers un album de 17 titres.
Morceau phare et ovidien : ce rondeau, "Contre l'amour", chanté par Isabelle Huppert incarnant la poétesse :
"Contre l’amour voulez-vous vous défendre ?
Empêchez-vous et de voir et d’entendre,
Gens dont le cœur s’explique avec esprit.
Il en est peu de ce genre maudit,
Mais trop encor pour mettre un cœur en cendre.
Quand une fois il leur plaît de nous rendre
D’amoureux soins, qu’ils prennent d’un air tendre,
On lit en vain tout ce qu’Ovide écrit
Contre l’amour.
De la raison il ne faut rien attendre :
Trop de malheurs n’ont su que trop apprendre
Qu’elle n’est rien dès que le cœur agit.
La seule fuite, Iris, nous garantit ;
C’est le parti le plus utile à prendre
Contre l’amour."
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