Le Manoir des lettres
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment : -45%
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go ...
Voir le deal
1099.99 €
Le Deal du moment :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : ...
Voir le deal

Aller en bas
Le Manoir
Le Manoir
Admin
Messages : 795
Date d'inscription : 20/04/2021
https://lemanoirdeslettres.forumactif.com

"Une vision de l'inéluctable tragédie de l'homme" (La Planète des Singes, Pierre Boulle, 1963) Empty "Une vision de l'inéluctable tragédie de l'homme" (La Planète des Singes, Pierre Boulle, 1963)

Mer 3 Aoû - 11:11
"Une vision de l'inéluctable tragédie de l'homme" (La Planète des Singes, Pierre Boulle, 1963) Planzo10

"Une vision de l'inéluctable tragédie de l'homme" : La Planète des Singes, Pierre Boulle, Julliard, 1963, Pocket 2020

Il est des livres que le cinéma, par paresse, a rendu inaccessibles. La Planète des Singes, comme Le Pont de la rivière Kwaï, du même auteur, en fait partie. Quand les films sont réussis - ce qui ne veut pas dire fidèles - l'obstacle est encore plus grand, et il faut souvent un autre biais pour être ramené vers le livre. Les adaptateurs du roman de Pierre Boulle se sont emparés de l'idée d'une planète des singes, ont conservé quelques parcelles de l'intrigue, sans doute conservé l'esprit général mais la lecture de La Planète des Singes est une expérience qui dépasse le plaisir cinématographique, aussi grand soit-il. Et c'est peut-être là la supériorité de la littérature sur le cinéma, que le passage de l'une à l'autre est souvent décevant, quand le retour au livre apporte la satisfaction des découvreurs, en plus du plaisir de l'imagination et le laisser-aller au romanesque. La Planète des Singes est un roman assez bref - un peu plus de 250 pages dans l'édition d'origine -, d'autant plus court que les trois parties qui le composent se dévorent. Pas de gras dans l'écriture de Pierre Boulle, mais une phrase énergique, dont pas un mot n'est en trop, et qui ne verse dans aucun lyrisme ni - mais il devrait être bon dans ce domaine également - de description, ce qui, pour ce récit spécifiquement, permet à l'imaginaire de chacun de fonctionner à plein. La narration elle-même ne s'encombre pas d'intrigues secondaires, elle va à l'essentiel, de manière efficace et passionnante. Pas d'inutile et racoleur suspense de fin de chapitre, mais une manière de soutenir l'intérêt qui n'est pas banale, portée par l'histoire et les personnages.
Tout commence quand Jinn et Phyllis, en vacances interplanétaires, tombent sur une bouteille flottant dans l'espace. Ils en retirent un manuscrit que Jinn commence à lire à voix haute. Le texte est écrit en langue de la Terre, relativement inconnue aux deux amoureux spatiaux, par un certain Ulysse Mérou. Il relate le voyage vers Bételgeuse qu'il entreprit, en 2500, à bord du vaisseau du professeur Antelle, en compagnie d'Arthur Lévain, un disciple du savant, et d'Hector, un chimpanzé apprivoisé. Le voyage, s'il dure deux ans pour parcourir les trois cents années-lumière entre la Terre et l'alpha d'Orion, ne prend que deux courts chapitres. Nous voilà sur un satellite de Bételgeuse, une planète qui ressemble tant à la Terre, qu'Ulysse l'appelle Soror. L'exploration des lieux autour de la chaloupe qui les a conduits là, leur permet de découvrir un peuple d'hommes, physiquement semblables en tout point aux habitants de la Terre, mais aux yeux ne révélant aucune âme. Ce sont des humains sans langage, réduits à une sauvagerie animale. La chaloupe, détruite par ce peuple ennemi des vêtements et des objets, interdit tout retour de l'équipe au vaisseau... mais ce n'est là que le début des embûches. Une attaque par des gorilles chasseurs, civilisés et vêtus, disperse la troupe des explorateurs. Ulysse est capturé et conduit dans un hôpital, avec d'autres hommes. Il est séduit par la jeune femme, qu'il baptise Nova, première de son espèce à lui être apparu, au début de son exploration. Dès lors, on impose aux captifs une série de tests. Très vite, Ulysse se fait remarquer par les scientifiques, notamment de Zira, une guenon qui comprend qu'il n'est pas comme les autres de son espèce. Avec son mari Cornélius, elle vient en aide à Ulysse, lui permettant de se faire reconnaître comme une espèce à part par la communauté scientifique simienne. Parallèlement, Cornélius mène des recherches sur les origines de la Planète des Singes : il soupçonne que les singes ont évolué par imitation d'une espèce qu'ils auraient supplantée dix mille ans plus tôt. Une découverte archéologique confirme ses vues, et met en danger Ulysse...
En dire plus serait rompre le charme et l'invention du récit de Pierre Boulle qui, jusqu'au bout, maintient l'intérêt palpitant de son histoire. Le lecteur comprendra que ce récit de science-fiction est une fable, destinée à prévenir les humains contre leurs manques, leur faiblesse et leur paresse... Dans notre société actuelle, ce roman sonne comme un avertissement sur la décadence intellectuelle...
Actuel, indémodable, un classique de la dystopie à lire absolument. SM

"Une vision de l'inéluctable tragédie de l'homme" (La Planète des Singes, Pierre Boulle, 1963) Planzo11
Revenir en haut
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum