Klara et le soleil, Kazuo Ishiguro (2021)

Klara est une AA, un androïde intelligent qui attend dans la boutique que quelqu'un fasse son acquisition. Sous les ordres de Gérante, elle discute avec Rosa et d'autres AA, observant de la vitrine ce qui se passe dans la rue. Elle sait que son état de santé dépend du soleil, qui lui transmet l'énergie nécessaire à son système. Elle noue d'ailleurs une relation particulière avec lui, car elle a remarqué ses pouvoirs dans la rue : il aurait ressuscité l'Homme Mendiant et son chien, et il aurait aussi été à l'origine d'intenses retrouvailles entre deux septuagénaires. Dès lors, mentalement plus que physiquement, elle se sent liée à lui.
Un jour, une enfant apparaît derrière la vitrine ; elle fait comprendre à Klara qu'elle sera son AA et qu'elle reviendra la chercher.
Klara attend. Gérante lui a dit de ne pas trop croire aux promesses des humains. Et pourtant, un jour, Josie revient.

Klara habite donc avec Josie et sa mère. L'enfant a une santé très fragile. On apprend même que sa sœur est morte quelques années auparavant (on ne saura jamais de quoi...) Klara, la narratrice de ce récit, est une AA très sensible, capable de capter les sentiments, les gestes des autres qu'elle reproduit. Elle est toute dévouée à Josie, autour de qui gravitent d'autres personnages, comme Rick, un ami d'enfance avec qui Josie a de grands projets d'avenir ; mais sa santé se détériore... et Klara est persuadée qu'elle peut y faire quelque chose.

Ce qui est intéressant dans ce roman, c'est la mise en scène de la pensée magique dans la tête d'une AA : Klara est sûre qu'en faisant un pacte avec le Soleil, elle guérira Josie. Les scènes où elle lui parle pour tenter de le convaincre sont les plus intéressantes, comme celles de la première partie, dans le magasin de robots.
Mais le roman est trop long et manque d'intensité... On s'y ennuie assez vite. On se dit qu'une nouvelle bien dosée aurait suffi à raconter cette histoire, qui s'effiloche, se perd peu à peu avec l'arrivée de nouveaux personnages pas très intéressants (le père de Josie, par exemple). Même si Kazuo Ishiguro, britannique d'origine japonaise, a été Prix Nobel de littérature en 2017, on a du mal  à trouver des passages qui transportent ou de belles formules.