Ces héroïnes qui peuplent mes nuits, Mia Kankimäki (2018)
Mer 9 Aoû - 18:35
La Finlandaise Mia Kankimäki a passé la quarantaine. Elle est célibataire et sans enfants, et se pose des questions existentielles (d'hétérosexuelle, disons quand même) : sans mari, sans progéniture, que faire de ma vie ? (On pourrait dire que ça commence mal et que ce livre va manquer d'universalité). Alors, elle rêve souvent, la nuit, de femmes (elle précise dès les premières lignes "en tout bien tout honneur".......... au cas où nous imaginerions autre chose), celles qui, comme elle, quadragénaires, n'ont pas suivi les codes ou les chemins tout tracés : les aventurières. Mia veut les prendre pour modèles, écrire, voyager. Elle choisit de parler de plusieurs femmes qui peuplent ses nuits, à qui elle songe et, parmi elles, on trouve d'abord Karen Blixen, à qui elle consacre un bon quart du livre. Cette partie est intéressante, car Mia y relate son séjour en Afrique, ses aventures là-bas, ses moments difficiles lors d'un safari en Tanzanie, la soif et la chaleur. On y découvre, en revanche, une Karen Blixen peu sympathique, baronne qui tue tout ce qui bouge, fière de massacrer les lions. Elle ne donne pas très envie de la lire, mais le parallèle entre le voyage de Mia et celui de la célèbre écrivaine retient l'attention du lecteur.
Elle nous raconte aussi la vie d'autres femmes qui, au XIXème siècle, ont bravé les interdits ou le regard des autres pour aller vivre l'aventure (Nellie Bly et ses soixante-douze jours pour un tour du monde, Alexandra David-Néel dans l'Himalaya, première femme à entrer à Lhassa, Isabella Bird, Ida Pfeiffer, Mary Kingsley...). Ces exploratrices sont découvertes (ou redécouvertes) : elle dialogue avec elles, tente de tirer à chaque fois de leur histoire une morale, de trouver un viatique.
Mia Kankimäki met en évidence le manque de liberté des femmes, nous rappelle que toutes devaient se marier, qu'elles étaient contraintes par des règles vestimentaires, tout un tas de codes qui paraitraient, de nos jours, ahurissants. Mais, en même temps, l'auteur porte sur elle un regard négatif et fait de la femme sans homme, passé quarante ans, une vieille périmée (c'est le sentiment qui en ressort, l'image qu'elle donne).
Le livre (plus de 500 pages) se termine par une partie sur les femmes artistes à Florence. On y croise Artemisia, par exemple... Florence nous conduit même jusqu'à l'artiste contemporaine Yayoi Kusama qui, toute jeune, a écrit à Georgia O'Keeffe pour lui demander conseil sur son art.
L'ouvrage est une sorte de confession/essai, dont la dernière partie est un peu plus ennuyeuse, et qui aurait eu plus de force s'il ne s'était focalisé que sur les femmes aventurières (la partie italienne fait un peu rallonge et déséquilibre le tout). Mais on imagine aisément la difficulté d'écrire un tel texte.
À retenir, cette phrase :
"Si tu veux quelque chose, demande conseil à une héroïne nocturne. Une héroïne nocturne te répondra."Elle nous raconte aussi la vie d'autres femmes qui, au XIXème siècle, ont bravé les interdits ou le regard des autres pour aller vivre l'aventure (Nellie Bly et ses soixante-douze jours pour un tour du monde, Alexandra David-Néel dans l'Himalaya, première femme à entrer à Lhassa, Isabella Bird, Ida Pfeiffer, Mary Kingsley...). Ces exploratrices sont découvertes (ou redécouvertes) : elle dialogue avec elles, tente de tirer à chaque fois de leur histoire une morale, de trouver un viatique.
Mia Kankimäki met en évidence le manque de liberté des femmes, nous rappelle que toutes devaient se marier, qu'elles étaient contraintes par des règles vestimentaires, tout un tas de codes qui paraitraient, de nos jours, ahurissants. Mais, en même temps, l'auteur porte sur elle un regard négatif et fait de la femme sans homme, passé quarante ans, une vieille périmée (c'est le sentiment qui en ressort, l'image qu'elle donne).
Le livre (plus de 500 pages) se termine par une partie sur les femmes artistes à Florence. On y croise Artemisia, par exemple... Florence nous conduit même jusqu'à l'artiste contemporaine Yayoi Kusama qui, toute jeune, a écrit à Georgia O'Keeffe pour lui demander conseil sur son art.
L'ouvrage est une sorte de confession/essai, dont la dernière partie est un peu plus ennuyeuse, et qui aurait eu plus de force s'il ne s'était focalisé que sur les femmes aventurières (la partie italienne fait un peu rallonge et déséquilibre le tout). Mais on imagine aisément la difficulté d'écrire un tel texte.
À retenir, cette phrase :
Folio Gallimard, 18 mai 2023
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