Consolation...
Mar 6 Juin - 6:14
"Je vous parle comme à une église un cheval..."
Quels sont les mots pour consoler ?
Alors qu'il est exilé en Corse en 41 av. JC sur les accusations de Messaline, la femme de l'empereur Claude, Sénèque poursuit l'écriture de ses consolations : celle à Marcia a pour but de consoler une mère de la perte de son fils de trois ans ; celle à sa mère Helvia de son exil ; celle à Polybe, secrétaire de Claude, de la perte d'un frère.
La consolation, c'est étymologiquement être "seul avec". On cherche dans la présence de quelqu'un ou d'une chose, comme un château, une fleur, un animal qui surgit, l'idée, le mot qui permettra de surmonter l'absence. La mort ou la perte amoureuse sont toutes deux des formes de deuil. Les mots sont difficiles à trouver et peuvent plus facilement s'incarner dans la parole poétique. Dans sa Consolation, Claude Minière (essayiste et poète) livre de courts textes par lesquels il cherche sa propre consolation, même si l'on ne sait pas quelle est la nature de l'absence qu'il veut surmonter. Le lecteur se laisse porter par sa poésie dépouillée, où il tâtonne, cherche une issue à sa peine en contemplant le monde autour de lui, se noyant dans la foule, se retirant du monde ou se confrontant à son bourreau, sa peine, se référant à tous les dieux ("J'ai vu New York, le mont Athos et Béthune / (...) J'aboutis au Panthéon, ce n'est pas si mal"). Il fuit la lune, porteuse de tous les symboles, comme la peste ; il se livre tout entier au moment présent, sans savoir comment finira la tristesse mais comprenant, en fin de compte, que "la consolation vient d'un coup".
Morceaux choisis :Quels sont les mots pour consoler ?
Alors qu'il est exilé en Corse en 41 av. JC sur les accusations de Messaline, la femme de l'empereur Claude, Sénèque poursuit l'écriture de ses consolations : celle à Marcia a pour but de consoler une mère de la perte de son fils de trois ans ; celle à sa mère Helvia de son exil ; celle à Polybe, secrétaire de Claude, de la perte d'un frère.
La consolation, c'est étymologiquement être "seul avec". On cherche dans la présence de quelqu'un ou d'une chose, comme un château, une fleur, un animal qui surgit, l'idée, le mot qui permettra de surmonter l'absence. La mort ou la perte amoureuse sont toutes deux des formes de deuil. Les mots sont difficiles à trouver et peuvent plus facilement s'incarner dans la parole poétique. Dans sa Consolation, Claude Minière (essayiste et poète) livre de courts textes par lesquels il cherche sa propre consolation, même si l'on ne sait pas quelle est la nature de l'absence qu'il veut surmonter. Le lecteur se laisse porter par sa poésie dépouillée, où il tâtonne, cherche une issue à sa peine en contemplant le monde autour de lui, se noyant dans la foule, se retirant du monde ou se confrontant à son bourreau, sa peine, se référant à tous les dieux ("J'ai vu New York, le mont Athos et Béthune / (...) J'aboutis au Panthéon, ce n'est pas si mal"). Il fuit la lune, porteuse de tous les symboles, comme la peste ; il se livre tout entier au moment présent, sans savoir comment finira la tristesse mais comprenant, en fin de compte, que "la consolation vient d'un coup".
C.M.
Editions Gallimard, 1er juin 2023.
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