Abattoir 5 (roman graphique)

Abattoir 5 de Kurt Vonnegut est un classique de la littérature fantastique. Sous-titré "La Croisade des Enfants", ce roman raconte l'histoire de Billy Pilgrim, soldat américain qui a vécu la destruction de la ville de Dresde en 1945 en tant que prisonnier de guerre. Le fait est totalement autobiographique...


Le roman a été adapté en bande-dessinée par Ryan North et Albert Monteys.
C'est une réflexion sur le temps, la mémoire. Comment se reconstruire après un traumatisme, tel que celui d'un bombardement dont on est l'un des seuls rescapés ? Survivre, certes, mais dans l'endroit même de la mort, car Billy Pilgrim, comme Kurt, avec qui il dialogue d'ailleurs sur quelques planches de la BD, était caché dans la chambre froide d'un abattoir (chambre 5, d'où le titre).

En plus de nous montrer l'horreur de la guerre, Abattoir 5 a pour théorie que le temps est perçu par les hommes de manière linéaire, alors que d'autres créatures, au-dessus de nous, le considèrent bien autrement. Nous sommes leurs cobayes, comme Billy Pilgrim, qui, comme son nom l'indique aussi, est un pélerin à travers les époques.
Les Tralfamadoriens pensent que nous vivons plusieurs périodes de nos vies en parallèle et que, même quand nous sommes morts, nous sommes vivants à côté, ailleurs.


La bande-dessinée, très dense, nous offre ce voyage temporel avec une distance humoristique. Les Tralfamadoriens ne font pas cas de la mort, puisqu'elle n'existe pas pour eux. Quand quelqu'un semble mourir dans notre monde, il disent juste un "c'est comme ça", et ces petites bulles sont souvent présentes sur les vignettes de ce roman graphique.


Au début du livre, le lecteur trouve la présentation des principaux personnages, et une frise chronologique montrant Billy à différentes époques, car tous les moments "existent en parallèle".



Parmi les personnages, on trouve l'écrivain raté et un peu fou, Kilgore Trout, très heureux de découvrir un jour qu'il a un fan ! On a aussi l'horrible Roland Weary, le soldat sadique...





Tout commence, tout finit sur un cui-cui au milieu des ruines... Une grande étrangeté demeure à la lecture de ce livre, avec l'envie de croire à cette théorie temporelle, si consolatrice quand on y pense.








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