Why the Whale

À l'été 2018, Adeline Faye et Céline Maltère se rencontrent. Adeline confie à Céline l'écriture d'un poème pour son futur court-métrage : un cachalot se retrouve mort au milieu d'une ville. Autour de lui se réunissent de nombreux personnages que cette présence étrange va peu à peu révéler.
Le héros du film est un enfant qui doit apprendre une poésie pour l'école, et qui a beaucoup de mal à le faire... jusqu'à ce que...

Ce synopsis est celui d'origine du court-métrage intitulé Le Chant du Cachalot. Au départ, le titre envisagé était Why the whale, d'où le titre du poème.

Le texte a été beaucoup réécrit, remanié, raccourci pour les besoins de la réalisation... L'histoire s'est elle aussi modifiée au fur et à mesure... mais voici le poème d'origine :

Why the Whale

Entre les cris d’un vieux murex,
Du physale et de la Grande Ourse,
Une hélicoïde à la source
Et les frissons des hexaplex,
La bave enragée des sirènes,
Le plancton des cœurs que l’on traque,
Les implorations des murènes,
Et le long baiser d’un macaque ;
Les sanglots d’avides spalax
Bus par les hydres et les saupes
L’anathème d’un osedax
Suçant le venin des dieux taupes ;
Sous l’œil sentencieux d’une alêne,
De la piéride aux idées noires,
Serais-je un chasseur illusoire,
Le piètre tueur de baleines ?

À cet instant, tel un Achab
Fendant le cuir qui s’ensanglante
De mon scalpel, pince de crabe,
J’entends la supplique incroyante :

« Je suis l’ouïe des aventuriers ! [le cadre],
- Je suis la perle des bas-fonds ! [la bourgeoise]
- Je suis le défunt sans cercueil ! [le chien]
- Je suis l’indomptable baron !        [le clochard]
- Je suis le soldat des arcanes !        [l’ouvrier]
- Je suis l’océan chevelu !        [l’enfant]
— Mais je voudrais être un naufrage,
Un krill abhorré par les Maures,
Le zombie des airs azimuts
Que tous les saints vouent à la chute ;
Le roi maudit et l’astrolabe,
Le pirate, le permafrost
Adorable et nauséabond !
Comme un lombric auréolé
De sa peine et de ses trouvailles,
Me rêvant monstre vertébré
Et défiant les apocalypses,
Je me traînerais sur le monde… »

Le chorège inspire une éclipse…
L’œil qu’on croyait mort a tremblé.